Les mystères masculins de nos jours

Les "mystères masculins" sont traditionnellement enseignés/transmis et expérimentés au sein de groupe exclusivement... masculins.

Pourtant, même s'il en est de même pour les mystères féminins/groupes féminins uniquement, on trouve beaucoup moins d'informations "tout public" sur le masculin sacré que sur le féminin sacré.

Le passage à l'âge d'adulte, lorsque le jeune garçon devient un homme, les mystères du corps masculin, plus tard les mystères de la paternité, etc. Ce sont autant du sujets qui restent encore peu abordés en dehors de groupes très fermés, limite (mais j'ose l'espérer, pas tous !) orientés vers la suprématie du masculin sur le féminin. Ou de manière plus crue : de l'homme sur la femme.

Or ce n'est absolument pas là mon point de vue.

Avec les temps qui ont bien évolués depuis les premiers cercles mystiques d'hommes qui se réunissaient pour célébrer le pouvoir masculin et ses mystères, la transmission dans ce domaine a due (elle aussi) évoluer. L'image même de l'homme n'est plus la même à notre époque. Et je ne parle même pas de transgenre, androgynie, etc.

Il est un fait, qu'en dehors de toute situation magico-spirituelle, les hommes, tout comme les femmes, ont tendance à préférer (mais ce n'est pas une vérité absolue ni le cas pour tout le monde) se rassembler entre hommes/entre femmes. Lorsque nous nous réunissons de telle manière, les langues se délient, et s'installe une certaine liberté d'expression et de comportement que l'on ne retrouve qu'extrêmement rarement au sein des groupes mixtes.

Dans la Grèce Antique, les "mystères" faisaient référence à une/des initiations (que l'on parle de mystères masculins ou féminins). Et de nos jours, les jeunes hommes manquent cruellement (à mon avis) de rites de passage, de modèles auxquels s'identifier pour vivre les changements de leur corps avec confiance et sérénité, d'hommes plus âgés avec lesquels parler librement de tout ce qui touche le corps des hommes à travers les différentes étapes de la vie.

Là où, pour les femmes, on penserait au menstruations, à la grossesse et à la ménopause, nous pouvons tout à fait aborder les cycles de l'homme : la puberté, l'âge adulte et son statut de chef de famille/époux/père, l'andropause et la vieillesse en tant qu'homme.

Nous vivons dans une culture de l'isolement dû à l'ère du tout numérique. Les réseaux sociaux ont pris le pas sur les rencontres entre amis. Les gsm sont greffés à la main et nos "jeunes" enfermé dans un silence, là où, il n'y a pas si longtemps finalement, se trouvait la cabane en bois quartier général entre copains, la virée en vélos pour parler de sexe et de cette grande découverte de l'adolescence, etc.

Je considère qu'il nous revient, à nous hommes ayant traversé (certaines de) ces étapes, de guider les plus jeunes, d'être présents à leurs côtés pour répondre aux questions, dissiper les doutes...

Si je prends l'exemple de mon neveu : c'est un pré adolescent bientôt 12 ans. Pour le moment, il n'a pas encore passé le stade "beurk les filles c'est chiant" pour celui d'une attirance tout azimut à cause des hormones en ébullition. Mais le moment viendra, je serai présent pour lui, naturellement. Sans rien forcer bien évidemment. Forcer les choses/les gens est toujours (au minimum) contre productif ! Lorsqu'il a certaines remarques, certains regards, et que je sens qu'il est dans de bonnes conditions, je glisse que bientôt il s'intéressera davantage aux filles de son âge, à leur compagnie, etc. Je lui fais savoir que je vois en lui un homme en devenir, un homme qui se construit déjà pas à pas.

Et son regard, ses réponses, sont de plus en plus profonds, sérieux et intéressés.

On peut clairement voir que les jeunes hommes aussi ont besoin de rites de passage.